La chasse au vol, un mode de chasse exceptionnel et ancien
La chasse au vol est un mode de chasse qui se pratique depuis plus de 4000 ans à l’aide d’oiseaux de proie spécifiquement affaîtés (dressés) à cet effet.
Plus communément appelé « fauconnerie », la chasse au vol se définit comme l’art de capturer une proie sauvage dans son milieu naturel à l’aide d’un rapace dressé. Elle est classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO et elle est pratiquée par quelques centaines de fauconniers en France.
La Fauconnerie est un des trois modes de chasse autorisés en France et doit son retour en France grâce à l’Association Nationale des Fauconniers et Autoursiers (ANFA)
L’art de la chasse au vol se divise en deux techniques de vol, la basse volerie et la haute volerie. L’oiseau de chasse est accompagné d’auxiliaires tels que le chien d’arrêt ou encore le furet pour le lapin.
Une chasse de bas vol et de haut vol
Du bas vol
La chasse de bas vol est pratiquée historiquement à l’aide de l’autour des palombes, un formidable prédateur qui se distingue par son agilité et sa rapidité en milieu boisé.
Oiseau de prédilection du bas vol, l’autour part du poing de son autoursier et se lance à la poursuite du gibier à plumes pour le trousser ou encore l’empiéter lorsqu’il s’agit d’un gibier à poil.
Aujourd’hui la basse volerie se pratique avec de nombreux rapaces tels que les autours (autourserie), les éperviers (esparverie), les buses américaines (buteonnerie) ou encore les aigles (aiglerie).
Du haut vol
La chasse de haut vol se pratique exclusivement à l’aide du faucon qui, une fois déchaperonné, est mis sur l’aile. Le faucon a la particularité d’évoluer en haute altitude et de fondre ensuite sur sa proie à des vitesses vertigineuses pour la buffeter et la lier au sol. Il s’agit d’une chasse au vol particulièrement spectaculaire.
En fonction du gibier chassé, on distingue le vol d’amont et le vol à vue :
Le vol d’amont s’adresse uniquement au gibier à plume tel que les perdrix, les canards, les faisans ou autres galliformes. Le faucon va monter dans le ciel jusqu’à atteindre le plafond souhaité par le fauconnier, on dit qu’il fait “carrière”. Il attendra ensuite que le gibier soit levé par son équipage pour lancer son impressionnante attaque en piqué et potentiellement buffeter ou lier la proie. Cette chasse au vol est particulièrement exigeante et utilise historiquement les capacités du faucon pèlerin pouvant atteindre une vitesse supérieure à 300km/h.
Le vol à vue est un type de vol différent qui utilise également les capacités des faucons. Cette fois-ci, le faucon est lancé comme en bas-vol alors que le lointain gibier est encore au sol ou déjà dans un comportement de fuite. Il s’agit d’un vol de poursuite sur de longues distances et il est principalement utilisé chez nous pour la chasse des corvidés. Dans certains pays Arabes, ce vol est pratiqué culturellement sur les outardes, gazelles et lièvres.
Comment pratiquer la chasse au vol en France ?
Afin de pratiquer ce mode de chasse il existe des prérequis :
Être conscient que détenir un rapace, espèce protégée même née en captivité, est un droit que l’état nous autorise. Dans cette mesure, nous avons le devoir de proposer le meilleur à notre oiseau et d’avoir l’éthique de le faire chasser. Il est impératif d’avoir pris conscience de l’engagement que représente cette passion.
Être titulaire du permis de chasser, c’est le point de départ.
Avoir suivi pendant au minimum une saison entière un fauconnier confirmé qui saura vous encourager et vous former en apprenant toutes les erreurs à ne pas faire. Il est toujours bon de savoir qu’un oiseau de chasse ne s’acquiert pas et ne s’entretient pas comme un chien, un chat, ou un perroquet.
S’engager à respecter les lois françaises concernant la protection de la nature, la chasse, et à ce titre participer à la conservation de ces espèces tant dans la nature qu’en captivité.
Se conformer aux exigences administratives :
Pour obtenir le droit d’acquérir un oiseau, il faut une autorisation préfectorale (élevage d’agrément), décernée par les services chargés de la gestion de la faune sauvage captive de votre préfecture. Nous sommes en mesure de vous aider dans la rédaction de ce dossier si vous avez fait vos preuves.
Trouver un éleveur reconnu et réserver son oiseau. Il faut savoir que cette acquisition se prépare une année avant l’arrivée de l’oiseau. Ces éleveurs sont pour la plupart membres de l’Association Nationale des Fauconniers et Autoursiers.
Une fois l’oiseau en mains, le cessionnaire doit, selon l’espèce, vous fournir un certificat Intra-communautaire, une attestation de cession, une déclaration de marquage, l’inscription au fichier IFAP.
Devenir chasseur au vol, c’est :
Disposer de temps en suffisance chaque jour afin de réserver les meilleurs soins à notre protégé.
Disposer de suffisamment de place pour garder notre oiseau à l’abri des nuisances diverses qu’il est susceptible de rencontrer : Prédateurs, rats, corvidés, petits oiseaux ( protection contre les maladies endémiques, grippes, verminoses, etc.) chats, chiens, etc… Pour cela, une volière ou un espace complètement clos lui sera réservé.
Disposer de terrains de vols en suffisance pour entrainer notre oiseau et lui procurer des terrains de chasse. (plusieurs centaines d’hectares)
D’avoir construit une volière ou une autre installation suffisamment confortable et spacieuse pour accueillir votre oiseau, avec des matériaux adaptés pour lui obtenir un confort optimal.
D’acquérir divers matériels spécifiques nécessaires à la pratique de la Fauconnerie : fauconnière, gants, leurres, blocs adaptés à l’oiseau, perches, bac et bain, cuirs divers pour la façon des jets…
Disposer d’un chien pour la chasse, généralement il est conseillé d’avoir votre chien un an avant l’arrivée de votre oiseau.
D’être en contact avec un vétérinaire spécialisé pour le bon suivi de votre partenaire de chasse.
D’avoir une pharmacie adaptée pour les soins à prodiguer à votre compagnon.