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L’ANFA et la protection de la nature

Les fauconniers du XXI siècle se doivent de connaître les actions menées par leurs prédécesseurs et les poursuivre activement. Continuons ensemble sur le terrain et au sein des instances et associations diverses à défendre la protection des rapaces !

Depuis bien des années s’adjoint à cette obligation un autre devoir, celui de participer à la restauration des milieux sauvages, à la sauvegarde et au développement des populations de petit gibier, pour la pratique de la fauconnerie bien-sûr, mais aussi et surtout pour que cessent certaines méthodes culturales,
la quête sans fin du rendement au détriment de la qualité, la multiplication d’intrans non contrôlés et l’empoisonnement progressif des milieux : il n’y aura pas de retour du petit gibier si le milieu qui leur est nécessaire n’est pas d’urgence reconstitué.

Voilà un chantier complexe mais captivant, tous les fauconniers doivent se considérer comme acteurs responsables à sa réussite.


Historique des actions de protection de l’ANFA :

Lorsque renaît la fauconnerie française après la deuxième guerre mondiale, les artisans de ce renouveau se montrent rapidement soucieux du sort réservé aux rapaces dans les campagnes français.
Et pour cause, il y a urgence à agir, mais les esprits sont retors et les chiffres particulièrement effrayants :

Les rapaces sont tous considérés comme nuisibles… et voici quelques scores annuels de destruction relevés dans les journaux des fédérations dans les années soixante :

  • Tarn et Garonne : 1 aigle, 1 542 buses, 1 273 éperviers et 11 985 oeufs d’oiseaux dits nuisibles.
  • Aisene : 1 382 buses, éperviers et émouchets.
  • Pas de Calais : 1970 rapaces.
  • Seine-et-Marne : 417 rapaces.
  • Loir-et-Cher : 2 654 “bec crochus”.
  • Côte d’Or : 5 684 buses, éperviers et pies.

Plus fort encore, le Syndicat des Armuriers de l’est et du sud-est organise un “concours de destruction de nuisibles”. Les armuriers adhérents attribuent des points au vu des pattes des oiseaux ou des mâchoires inférieures de mammifères…

Dès 1958 l’ANFA, sous la houlette de son secrétaire Jean-François Terrasse, s’implique dans le combat corps et âme, et lutte pour la disparition des pièges à poteaux, particulièrement meurtriers. L’ANFA lance une enquête nationale et l’on s’aperçoit que, partout en France, ce piège ignoble pullule, et que les gardes en font un usage particulièrement intensif, attirés qu’ils sont par les primes qui en résultent. Triste époque.

L’ANFA s’alarme également du pillage d’aires de faucons pèlerins par des fauconniers étrangers, interdits de désairages dans leur pays : De multiples lettres de protestation sont envoyées à leurs fédérations.

Les chasseurs à tir restent, réticents à toute protection : En 1965, le Conseil Supérieur de la Chasse augmente même le montant des primes données aux gardes pour la destruction des rapaces. Le combat continue.

En 1964, Christian Antoine de Chamerlat, président de l’ANFA, avait pourtant écrit au Directeur Général des Forêts et Président du Conseil Supérieur de la Chasse, pour demander la protection nationale du faucon pèlerin, déjà interdit de tir dans plusieurs départements :
La réponse est éclairante “il résulte des débats qu’une protection systématique de l’espèce en cause peut difficile être envisagée…” et annonce l’ouverture d’une enquête sur le sujet, appliquant ainsi un vieux principe politique : “si vous voulez enterrer un problème, créez une commission”…

L’ANFA, la LPO et la SNPN se regroupent au sein de la “Centrale protection rapaces“, dirigée par Michel Terrasse qui s’associe aux travaux du Comité international pour la protection des oiseaux.

Première victoire en 1964 avec l’arrêté de protection des grands rapaces. Des campagnes de presse sont organisées tous azimuts et un stand est constitué pour faire une exposition itinérante en faveur de la protection.

Le combat est mené dans un même temps pour l’interdiction des pesticides, en particulier du DDT :
Toutes les études effectuées en France et à l’étranger démontrent sa nocivité et son impact sur les œufs des rapaces, situés au somment de la chaine alimentaire et concentrant ainsi le poison.

L’ANFA lutte également pour faire interdire les tirs dans les cols pyrénéens pendant la migration : une étude menée en 1968 par la Station Biologique d’Arcachon indique que 80M des rapaces migrateurs qui cherchent à franchir les cols sont abattus.
Jean-François Terrasse rapporte au Congrès du Conseil International pour la protection des oiseaux (CIPO) en 1970 :

“..Sans faire preuve d’un pessimisme exagéré, plusieurs dizaines de milliers de rapaces ont été abattus pendant leur migration d’automne…”

La parution de l’arrêté règlementaire prévoyant la protection intégrale des rapaces traîne, et le massacre continue. Dans le département des Landes, le rapporteur des commissions de la garderie et des nuisibles souligne :

“L’effort réalisé par la Fédération, pour la destruction des nuisibles ayant permis la destruction… de 1 163 oiseaux de proie…”

En 1971, la composition du Conseil supérieur de la chasse sera heureusement modifiée :
L’ANFA écrit au Ministre : “Les fauconniers sont parmi les meilleurs connaisseurs des rapaces et depuis la création de l’association en 1945, ils œuvrent partout en France pour faire connaître et protéger ces beaux oiseaux menacés de disparition. Plusieurs de nos membres sont en outre conseillers biologistes de leur département. Grâce à notre “Fonds d’intervention pour les rapaces” nous avons pu financer un certain nombre d’opération de protection :
Expositions, conférences… Pour toutes ces raisons nous sollicitons de votre haute bienveillance d’être représentés au sein de la nouvelle organisation de la chasse”.

La réponse du Ministre :

“Je ne manquerai pas d’étudier cette question aussitôt après la mise en place des structures nouvelles, mais d’ores et déjà je puis vous assurer que je veillerai à ce que les intérêts de la chasse au vol soient représentés étant donné le rôle joué par votre association pour la protection de la nature et la conservation de ce mode de chasse traditionnel”.

Ce ministre, c’est Robert Poujade, créateur du Ministère de l’environnement dans les deux gouvernements Chaban-Delmas.

L’année 1971 verra également l’interdiction de l’emploi du DDT en France et le 15 Février 1972 : VICTOIRE ! Toutes les espèces de rapaces diurnes et nocturnes sont maintenant protégées !

Avec l’aide de Charles de Ganay, président de l’ANFA et co-fondateur de l’IAF, Michel et Jean-François Terrasse ont su fédérer les amoureux des rapaces : leur action a été un modèle du genre :
Actions sur le terrain, campagnes de presse, création du FIR, lien permanent avec les organismes internationaux poursuivant le même but : il est symbolique de constater que c’est un premier ministre issu du Sud-ouest, Jacques Chaban-Delmas qui crée le premier ministère de l’environnement : sans doute avait-il été sensibilisé aux mauvaises habitudes locales…

Reconnaissance de la LPO :
La LPO signale sur son site qu’un faucon pèlerin blessé par plomb, soigné dans un centre de soin, a été confié à l’ANFA pour qu’il récupère sa pleine capacité de vol, au vu d’être relâché sur son site originel.

Depuis une vingtaine d’année déjà, un accord existe entre l’ANFA et l’Association Française des Centres de Secours pour la remise en état des oiseaux de vol blessés.


A ce jour, l’ANFA continue le combat pour la protection des rapaces :


Partenariats avec des Centres de sauvegarde de la faune sauvage :

Nous avons noué plusieurs partenariats avec des centres de soins de faune sauvage afin de participer concrètement à la réhabilitation de rapaces.

Ces réhabilitations sont encadrées légalement et nous permettent de mettre à contribution notre savoir-faire afin de remettre en condition physique un rapace préalablement blessé. En effet, un rapace est un véritable athlète et ses capacités de vol (et donc de chasse) dépendent très grandement de sa condition physique. Les fauconniers, de part leur savoir faire, sont des experts et de véritables coach sportif pour leurs oiseaux. Ces remises en condition sont essentielles après un traumatisme important.

Nous participons également à des opérations de soins avec un Centre de sauvegarde de la faune sauvage. Ces opérations consistent principalement à la réparation de plumes endommagées de rapaces avec une solution que nous proposons gratuitement à nos centres partenaires. L’objectif est de pouvoir garantir un état de plumage pratiquement impeccable avant que le rapace soit relâché dans la nature.

Nos fauconniers se rendent également disponible afin de réaliser ces opérations lorsque le besoin est important. Nous proposons également des formations à nos centres partenaires afin qu’ils puissent réaliser ces opérations de réparation du plumage en toute autonomie.

Soutien financier à des programmes de conservation :

L’ANFA participe au soutien financier de certains programmes de réhabilitation. Le dernier en date est le projet de Christian ITTY qui nous a séduit :
Le risque de collision des oiseaux face aux éoliennes a été décrit dans toutes les régions du monde, et les grands rapaces comptent malheureusement parmi les oiseaux les plus vulnérables face à ce péril.
L’objectif de ce projet est de déterminer exactement l’utilisation que font les aigles royaux de leur territoire, dans le massif central, en les équipant de GPS permettant un suivi continu de leurs déplacements.
En effet,  à ce jour aucun couple d’aigle n’a eu à faire face à une pression d’aménagement éolien aussi forte en France. Il a paru primordial à l’ANFA de soutenir un projet qui montrait de manière factuelle la vulnérabilité des grands rapaces face au développement éolien.

Aménagement des territoires :

Le fauconnier est par essence un amoureux de la nature et est très attaché à la préservation des milieux naturels. En effet, la chasse au vol n’existe par définition que si il y a suffisamment de gibier naturel à présenter à son oiseau. Chaque territoire et biotope favorise un type de vol en fauconnerie, que cela soit bas vol ou haut vol. Mais sans territoire, aucun type de vol n’est réalisable.

Chaque année, nos membres réalisent des opérations d’aménagement de territoire en contribuant à de nouvelles plantations, aménagement des couverts, recensement de la faune, réintroduction et suivi de jeunes gibiers, suivi des reproduction et protection des couvées en péril.
Véritables sentinelles de la biodiversité, les fauconniers sont en contact étroit avec les autres acteurs de la nature ainsi que les fédérations de chasse afin de participer à l’entretien constant des territoires.