logo anfa

Le Faucon Emerillon

  • Home
  • Le Faucon Emerillon

Un petit faucon qui a tout d’un grand

Le faucon émerillon, Falco columbarius, est une petite espèce de faucon de l’hémisphère nord qui présente de nombreuses sous-espèces également présent en Amérique du Nord et en Eurasie. L’émerillon se reproduit dans le nord de l’Holarctique. Ce sont des rapaces rapides et agiles qui se spécialisent dans la chasse des petits oiseaux du gabarit d’un moineau jusqu’à la taille d’une caille. D’anciens traités évoquent même l’émerillon tout à fait capable de prendre une perdrix. Depuis des siècles, le faucon émerillon est considéré comme un oiseau de fauconnerie et émerveille les fauconniers de par ses prouesses.


Biologie et description :

L’émerillon mesure 24–33 cm de long avec une envergure de 50-73 cm. Les mâles pèsent en moyenne 165 g et les femelles environ 230 g. Il existe cependant des variations considérables dans l’ensemble de l’aire de répartition des oiseaux et en particulier dans les populations migratrices.

Ainsi, les mâles adultes peuvent peser de 125 à 210 g et les femelles de 190 à 300 g. Un tel dimorphisme sexuel est courant chez les rapaces; il permet aux mâles et aux femelles de chasser des proies de gabarits différents ce qui diminue la taille du territoire nécessaire pour nourrir un couple établi.

Le Faucon émerillon mâle est vraiment magnifique. Il possède un dos bleu-gris foncé pouvant varié au gris argenté chez certaines sous-espèces. La femelle et l’immature ont une couleur gris brunâtre pouvant aller jusqu’au brun foncé sur le dessus, et un brun clair tacheté en dessous. L’émerillon possède un léger sourcil blanchâtre et une légère moustache foncée, la tête la forme de sa tête est de façon générale moins modelée que chez la plupart des autres faucons.

Les plumes de vol sont foncées et la queue possède généralement 3 à 4 bandes noires.


Habitat de Falco columbarius :

Les émerillons ont généralement un territoire assez ouvert tel que la garrigue, la taïga forestière, les prairies, les steppes…

Cependant ce rapace peut également être identifié sur des territoires maritimes. En général, ce faucon évite les forêts denses ainsi que les régions arides sans arbres. Pendant la migration il se montrera plus opportuniste et s’adaptera à n’importe quel territoire mis à sa disposition.

La plupart des populations sont migratrices et elles hivernent dans des régions plus chaudes. Les oiseaux d’Europe du Nord se déplacent vers le sud de l’Europe et l’Afrique du Nord, tandis que les populations nord-américaines se déplacent vers le sud des États-Unis. Dans les parties maritimes plus douces de son aire de reproduction, tel que la Grande-Bretagne, le nord-ouest du Pacifique et l’ouest de l’Islande, ainsi qu’en Asie centrale, il désertera simplement les terres situées en altitude et il se déplacera vers les côtes pendant l’hiver. La migration vers les aires de reproduction commence dès la fin février, la plupart des oiseaux passeront par les États-Unis, l’Europe centrale et le sud de la Russie en mars et avril, les derniers arriveront dans l’aire de reproduction vers la fin mai.


Le Faucon Emerillon, cet athlète formidable :

Les émerillons comptent principalement sur leur vitesse et leur agilité pour chasser efficacement leurs proies. Ils chassent souvent en volant très rapidement et en basse altitude, généralement à moins de 1 m au-dessus du sol tout en utilisant des arbres et de grands arbustes pour prendre les proies par surprise.

La plupart des proies se capturent dans les airs et ils poursuivront sans relâche des oiseaux qui montrent le moindre signe de faiblesse ou qui sont effrayés. Dans toute son aire de répartition naturelle, l’émerillon est l’un des prédateurs aériens le mieux adapté à la capture des oiseaux de petite et de moyenne taille. Les couples reproducteurs chasseront fréquemment en coopération avec une stratégie bien établie. L’un sera le chasseur et l’autre sera le rabatteur.

Les corvidés sont la principale menace pour les œufs et les oisillons. Les faucon émerillons adultes peuvent être la proie de grands rapaces, en particulier du faucon pèlerin, du hibou grand-duc et l’autour des palombes. Cependant et de façon générale, les rapaces évitent l’émerillon en raison de son agressivité naturelle et de son agilité. Leur désir d’éloigner les grands rapaces de leur territoire est si prononcé qu’il s’agit d’une caractéristique pour les identifier. Ces petits faucons ont beaucoup de personnalité.


Reproduction :

La reproduction a généralement lieu en mai/juin. La plupart des sites de nidification ont une couverture végétale ou rocheuse assez dense. La plupart de ces faucons utiliseront des nids de corvidés abandonnés dans des conifères. Dans les landes, en particulier au Royaume-Uni, la femelle fait son aire dans une bruyère dense ou une touffe d’arbustes. D’autres nichent dans des crevasses sur les falaises et sur le sol, et certains peuvent même utiliser des bâtiments.

Trois à six (généralement 4 ou 5) œufs sont pondus. Les œufs mesurent en moyenne 40 mm × 31,5 mm. La période d’incubation est de 28 à 32 jours et elle est effectuée par la femelle dans 90 % des cas. Le mâle quant à lui chasse pour nourrir la famille. Les nouveaux nés pèsent environ 13 g et ils quittent le nid approximativement 30 jours après leur naissance. Ils dépendront de leurs parents encore 4 semaines supplémentaires. Parfois, les émerveillons de première année (en particulier les mâles) serviront d ‘aide au nid pour un couple adulte.

Plus de la moitié des œufs d’une couvée survivent jusqu’à l’éclosion, et au moins les deux tiers des jeunes éclos s’envolent. Le faucon émerillon devient sexuellement mature à l’âge d’un an et tente généralement de se reproduire immédiatement. Le plus vieil oiseau sauvage connu en 2009 a été enregistré dans son 13e hiver.

Dans l’ensemble, les populations d’émerillon se portent bien. Ses effectifs sont très bien recensés sauf dans la partie asiatique de son aire de répartition. Dans presque tous les grands pays où il est présent, on retrouve plusieurs centaines voire plusieurs milliers de couples, allant de 300 couples en Biélorussie jusqu’à 30 000 couples en Russie (recensement 1993). Il est inscrit à la CITES Annexe II.

La menace à long terme de loin la plus sérieuse pour ces oiseaux est la destruction de leur habitat, en particulier dans leurs aires de reproduction.


Le Faucon Emerillon en fauconnerie :

Les émerillons sont populaires dans la fauconnerie depuis des siècles et leurs qualités ont été admirées par les fauconniers à travers les âges. Écrit au 15ème siècle (dans le livre de St. Albans), ils étaient autrefois considérés comme un faucon pour les dames. Charles D’Arcussia a écrit également très positivement sur le faucon émerillon au XVIIe siècle en détaillant ses vols sur l’alouette et la perdrix.

Ces magnifiques petits faucons sont restés populaires auprès des fauconniers à travers les siècles. Cependant, la difficulté pour obtenir des émerillons en Europe de nos jours a conduit à un déclin de son utilisation. Les fauconniers qui souhaitent les faire voler aujourd’hui dépendent largement du petit nombre de faucons émerillons élevés en captivité chaque année. Il est aujourd’hui difficile de s’en procurer.

Les émerillons excellent dans le vol de l’alouette, les poursuites sont impressionnantes et chaque oiseau essaye de se placer au-dessus de l’autre. Il n’est pas rare de perdre l’émerillon de vue tellement la poursuite peut se terminer haut dans le ciel au-dessus du fauconnier.

Ce vol si particulier nécessite l’enthousiasme de la jeunesse, et les vols les plus hauts et les plus excitants doivent généralement être réalisés lors de la première saison du faucon. L’émerillon, malgré son caractère charmant et facile, nécessite une expérience solide en fauconnerie et il n’est donc pas conseillé aux débutants. Il procurera à son fauconnier un plaisir immense et des sensations inédites.