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Abel Boyer, père fondateur de l’ANFA

Père fondateur de l’ANFA, Abel Boyer était vraiment, avec quelques amis, à l’origine de la renaissance de la fauconnerie (ou chasse au vol) en France, et cela à un triple point de vue :

  • Par la découverte des techniques et la vulgarisation de la chasse au vol.
  • Pour la reconnaissance légale de ce mode de chasse.
  • Avec comme objectif la création d’une association nationale qui verra le jour en 1945 : l’Association Nationale des Fauconniers et Autoursiers français.

Originaire de Dordogne, Abel Boyer a toujours aimé les oiseaux de proie, qu’il désairait tout enfant, quoiqu’il ne sût jamais les voler en liberté , reconnaissait-il plus tard.

Très curieux, ayant beaucoup lu, et ayant eu la chance de rencontrer les derniers fauconniers, dont Eugène Martin de Rabastens (1881 – 1951) dont il fut le dernier élève. Boyer devait rapidement acquérir le bagage essentiel.


Mais cela, d’autres l’avaient fait avant lui; son vrai mérite était ailleurs :
Il fut très exactement d’avoir su discerner la tâche à accomplir entre les deux guerres.
D’abord, former les jeunes, entreprise ardue car la fauconnerie ne s’enseigne que par l’exemple concret, et aucun manuel, si bon soit-il, ne saurait suffire. Les anciens traités, forts difficiles à trouver, étaient pour la plupart insuffisants quand il s’agissait d’apprendre tout à quelqu’un qui ne savait rien. Et c’est alors, qu’avec une admirable régularité, Abel Boyer se mit, et avec quel luxe de détails, à répondre à toutes les questions posées. On ne sait combien de pages il écrivit pendant sa vie, mais le chiffre est certainement énorme tant sont nombreux ses élèves à avoir une malle remplie de ces feuilles couvertes de son écriture serrée et calligraphiée. Ce fut d’ailleurs là l’origine de son traité qu’il composa pour servir de référence aux apprentis fauconniers, mais il n’en continua pas moins de correspondre avec toute l’Europe.

Sa renommée avait en effet passé les frontières et Abel Boyer entretenait les meilleurs rapports avec les fauconniers de l’Ancien et du Nouveau Monde : de tout pays on lui demandait conseils et avis.

Abel Boyer poursuivit cependant la seconde partie de sa quête : La légalisation de la fauconnerie en France. Pour se faire , il était en premier lieu nécessaire de présenter des interlocuteurs aux pouvoirs publics. A cette fin, fut créée en 1945, l’Association Nationale des Fauconniers et Autoursiers français dont il fut aussitôt le secrétaire général et dont il avait la carte membre n°1. En 1954, son vœux le plus cher était exaucé : La chasse au vol était à nouveau autorisée en France.

Grand, construit en force, Abel Boyer avait une autorité singulière, renforcée par un langage pittoresque que nuançait toujours un humour très méridional. Il y avait du poète en lui et il jugeait indispensable à un fauconnier d’avoir, outre ses qualités techniques, ce sens artistique sans lequel ce mode de chasse paraît au profane incompréhensible. « Il ne m’a pas paru bien cultivé » disait-il un jour d’un garçon qui avait en fauconnerie plus de prétentions que de compétences. Et une autre fois, évoquant un de ses anciens oiseaux assez délicat à conduire : « Que voulez-vous, avouait-il, il était libertin ».

Quel fut le secret de cette existence tout entière vouée à un seul but ? A notre sens, la passion de ce qu’il entreprenait et le fait d’aller toujours à l’essentiel. Rien de plus beau à cet égard que son livre du tour de France en tant que compagnon du devoir;

Rien de plus éloquent que la lecture de son livre sur son tour de France en tant que compagnon du devoir où l’on découvre le jeune Boyer s’instruire de tout, avoir le souci constant du travail bien fait, n’hésitant pas le cas échéant à prendre de graves responsabilités, lors des grèves de 1905 par exemple.

Le poète se doublait d’un homme d’action et c’est ce qui explique cette fin tragique lorsqu’eût sonné l’heure de la retraite : Boyer ne pouvait pas vivre sans but à atteindre. « Cette occupation m’eût fait vivre centenaire » écrivait-il en parlant de l’affaitage des oiseaux.

Du moins, eut-il, avant de disparaître, la joie d’avoir ressuscité la fauconnerie française qui est aujourd’hui pleine de vitalité.Avoir rétabli la fauconnerie française en perdition depuis 1914 et avoir sauvé l’essentiel de ses traditions, constituent le titre d’Abel Boyer à la reconnaissance profonde et l’admiration des fauconniers et autoursiers de France.